Offre de CCD de 2 ans niveau Ingénieur d’Etudes

Comment identifier les foyers de Phytophthora ramorum en France ?

Encadrants : Benoit Marçais, UMR IAM, INRA-Nancy & Renaud Ioos, Laboratoire de la Santé des Végétaux, ANSES Nancy

 

Phytophthora ramorum est un parasite polyphage infectant des arbres de familles très diverses (en particulier Lauracées, Fagacées, Ericacées et Pinacées). Il a été initialement décrit pour ses dégâts sur Fagacées dans l’ouest des USA (« Sudden Oak Death »). Mais, il a ultérieurement démontré sa capacité à provoquer des épidémies sévères sur des hôtes sur lesquels il n’était pas du tout attendu : alors que le hêtre a une sensibilité reconnue et était la cible attendue de l’épidémie en Europe, l’essence fortement impactée en Grande-Bretagne a finalement été le mélèze du japon (« Sudden Larch Death »). Toutefois, des Fagacée tels que le chêne vert et surtout le châtaignier restent des candidats possibles pour un développement ultérieur de l’épidémie car, comme le mélèze, ils peuvent multiplier l’inoculum et présentent une sensibilité de l’écorce significative. Ce parasite représente donc un risque majeur et est classé comme organisme de quarantaine en Europe (soumis à éradication).

Phytophthora ramorum a été identifié en Bretagne en 2017 dans plusieurs peuplements de mélèzes. Le projet proposé est centré sur le développement de méthodes permettant d’identifier de façon fiable les foyers de P. ramorum en Bretagne afin d’optimiser les mesures de gestion de ces derniers. L’accent sera mis sur la capacité à détecter le parasite le plus précocement possible dans divers supports (air, eau, litière, plante), soit par isolement mycologique, soit par méthode de détection moléculaire (qPCR), dans le but d’améliorer la surveillance du parasite en milieu naturel, en particulier dans les cours d’eau, et de limiter sa propagation. Dans un second temps, l’hypothèse que le mélèze est le seul hôte compétent à considérer sera testée. Pour cela, la capacité de différents ligneux à être infectés, à produire de l’inoculum en milieu naturel et a permettre la persistance du parasite dans l’environnement sera évaluée en ciblant préférentiellement les hôtes potentiels (châtaignier, chêne vert, frêne, rhododendron, viornes, myrtille, robinier …).

Pour réaliser ce projet, nous recrutons un(e) ingénieur(e) d’étude pour une durée de 2 ans à partir d’Août ou Septembre 2018. Le candidat(e) sera en charge des développements méthodologiques sur les techniques de détection à partir de tissus infectés ou d’eau de rivière (méthodes moléculaires ou de mycologie) et de la prospection de terrain (plusieurs semaines de déplacement dans le Finistère par ans). Une formation ou une expérience de travail en laboratoire (techniques de biologie moléculaire et de microbiologie) et / ou de travail sur le terrain dans le domaine de la protection des plantes est demandée. Le poste sera basé à l’INRA Grand Est à Champenoux.

Contact : benoit.marcais@inra.fr ; renaud.ioos@anses.fr

La date limite de candidature est fixée au 15/07/18.