Par les changements historiques d’usage des sols, les territoires forestiers et agricoles ont connu des déplacements importants. De nombreux travaux ont déjà montré que la continuité de l’état boisé joue un rôle fondamental dans les patrons de répartition actuels de la diversité, principalement pour les végétaux supérieurs. Ainsi, les espèces végétales des forêts anciennement cultivées sont très différentes de celles qui ne l’ont pas été, pour une date ancienne donnée.

Mais cet impact de l’usage ancien n’a quasiment pas été étudié pour d’autres groupes d’organismes, en particulier ceux intimement liés aux végétaux. Nous proposons donc d’analyser dans quelle mesure l’agriculture ancienne laisse des traces dans la diversité des cortèges d’espèces fongiques, acteurs majeurs de la fertilité des sols et de la croissance hydrominérale des plantes. Dans cet objectif, une première carte de l’ancienneté de l’état boisé de la région Nord-Pas de Calais sera donc établie à partir de la carte d’Etat-Major (première moitié du XIX^e siècle) et comparée aux surfaces forestières actuelles. Nous étudierons alors les communautés fongiques dans 15 doublets de placettes : forêt ancienne / forêt récente éloignée, homogènes pour tout autre condition. Les espèces présentes seront caractérisées à la fois par des relevés répétés de carpophores et par analyse moléculaire de la litière et du sol (approche métagénomique).

– INRA-Université de Lorraine. Unité Ecologie et Ecophysiologie forestières (J.L. Dupouey, coordinateur) et Unité Interactions Arbres-Micro-organismes (M. Buée)

– Université de Lille II (R. Courtecuisse)

– Centre Régional de la Propriété Forestière Nord – Pas de Calais Picardie (J. Pargade)

– Université de Picardie Jules Verne (G. Decocq)