Changements du stock de bois sur pied des forêts françaises

Soutenance de la thèse d’Anaïs Denardou-Tisserand :

“Changements du stock de bois sur pied des forêts françaises – Description, analyse et simulation sur des horizons temporels pluri-décennal (1975 – 2015) et séculaire à partir des données de l’inventaire forestier national et de statistiques anciennes”,

Vendredi 8 février 2019, à 9h, à l’Amphi Cuénot à l’Aquarium de Nancy.

Contexte. Après des siècles de diminution, la surface forestière de la plupart des pays développés augmente, un phénomène appelé « transition forestière ». Le stock de bois sur pied présente une augmentation plus rapide mais son évolution, associée à des problématiques actuelles majeures, reste négligée. Il est indispensable de caractériser et comprendre ces évolutions, d’en connaître les causes sous-jacentes, et de les reconstituer sur le long terme afin de pouvoir situer les ressources forestières dans une trajectoired’ensemble et anticiper leur dynamique future. Cette thèse est consacrée aux forêts françaises métropolitaines et repose principalementsur les données de l’IFN.

Objectifs.

(1) Analyser les changements de surfaces, de stock et de densité de stock et leurs hétérogénéités spatiales et temporelles, sur 40 ans (1975 – 2015) en fonction de facteurs présumés structurer ces évolutions (géographie, propriété et composition). L’existence de changements de vitesse d’expansion a été recherchée. Le lien entre les changements de stock et des propriétés de la forêt (stock et densité de stock initiaux, augmentation récente de surface) ont été analysés.

(2) Analyser les mécanismes des changements de stock et décomposer l’expansion selon des ensembles forestiers homogènes du point de vue de leur dynamique. L’analyse se fonde sur une estimation des flux de stock : croissance, recrutement, mortalité et prélèvement.

(3) Situer l’expansion actuelle du stock dans une dynamique séculaire. Les stocks de 1892, 1908 et 1929 (associés aux surfaces de statistiques anciennes) ont été estimés par une approche d’imputation conditionnelle de la densité. Un modèle synthétique de densification du stock des forêts a été testé afin d’étudier à quelles conditions sur cette densification il est possible de retracer la chronologie présumée du stock.

Résultats.

(1) Sur 40 ans, l’expansion en stock a été trois fois plus rapide que celle des surfaces, soulignant l’intensité de la densification des forêts, et ne présente aucun signe de saturation. Les forêts privées, et principalement les forêts feuillues, présentent les expansions de stock et de densité de stock les plus marquées, suggérant le rôle important de l’expansion naturelle et de l’abandon de terres agricoles. Les modèles statistiques révèlent l’effet positif du stock initial et des variations passées de surface sur l’expansion.

(2) L’analyse des mécanismes d’expansion a mis en évidence le moindre niveau des prélèvements relativement à la croissance des forêts, et la contribution des forêts jeunes au développement des ressources. Quatre ensembles forestiers synthétiques de dynamiques distinctes et principalementcomposés de stocks en forêt privée expliquant l’expansion du stock sont identifiés.

(3) La reconstitution du stock depuis 1850 suggère une faible densité de stock au début de la période (25 m3/ha) et une augmentation de stock de presque +300% entre 1892 et 2010, soulignant l’importance de cette expansion. Un modèle convexe a été nécessaire pour représenter la densification des forêts, attestant d’une inertie importante à la reconstitution des ressources, interprétée relativement à la baisse progressive des prélèvements ou à une reconstitution progressive de fertilité. Les analyses suggèrent enfin une évolution différenciée dans le temps du modèle de densification pour les forêts provenant de plantations.

Conclusion. Ces travaux ont permis de montrer l’importance de l’expansion en stock et la nécessité de contextualiser cette expansion. Cette expansion ancienne ne montre pour l’instant aucune saturation et constitue un stock de carbone croissant qui ne devrait pas diminuer dans les prochaines décennies à conditions contextuelles identiques. L’analyse causale révèle qu’une part importante de l’expansion du stock ne constitue pas une ressource immédiatement disponible. Les futures politiques d’intensification des prélèvements doivent donc être circonstanciées et échelonnées dans le temps.

Mots clés : expansion forestière – transition forestière – surface forestière – stock sur pied – volume – surface terrière – composition forestière – gestion forestière – déprise agricole – plantations – prélèvements – inventaire forestier national

Un bel ouvrage sur les truffes …

truffes

Cet ouvrage est le fruit de près de quarante années de recherches sur les truffes. Il aborde le genre Tuber dans son ensemble. Il traite donc des truffes du monde, Europe, Asie et Amérique du Nord. Il décrit les différentes espèces, donne les caractères essentiels de leur écologie et traite ensuite de la paléogéographie et des relations existant entre les espèces des différents continents. Les différents aspects de la biologie du genre Tuber sont ensuite abordés : état symbiotique, génome, « brûlés », cycle sexué, nutrition carbonée et azotée, métabolisme secondaire, bactéries associées. Sont ensuite traitées les principales espèces comestibles et leur état de domestication dans une perspective historique. L’ouvrage intègre les nouvelles connaissances dans les itinéraires techniques des différents types de trufficulture en prenant en compte les progrès réalisés à la fois en Europe et en Australie. En annexe sont abordés des aspects plus techniques : mycorhization contrôlée, matière organique, eau, conduite de l’irrigation, changements climatiques, arômes artificiels. Ce livre est destiné à tous ceux qui s’intéressent aux truffes, scientifiques, ingénieurs et techniciens, trufficulteurs ou amateurs.

 

Réponses des perches de hêtre à l’ouverture de la canopée

Estelle Noyer a  le plaisir de vous convier à la soutenance de sa thèse intitulée: “Réponses des perches de hêtre (Fagus sylvativa L.) à l’ouverture de la canopée : approche multidisciplinaire et multi-échelle.

La soutenance aura lieu le vendredi 12 mai à 9h30 en Amphithéâtre A à AgroParisTech à Nancy.

Résumé :

L’ouverture de la canopée présente des avantages (disponibilité des ressources) mais aussi de nouvelles contraintes (vent, demande évaporative, etc.). Souvent étudié chez les semis, la dynamique de réponses est peu renseignée chez les grands arbres. Cette thèse vise à identifier les dynamiques de réponses à l’ouverture de la canopée chez des perches de hêtre dominées durant de longues périodes. L’approche adoptée est multidisciplinaire et multi-échelle, basée sur une analyse rétrospective de la croissance radiale et axiale, d’anatomie et de traits biomécaniques. Sous couvert, la compétition pour la lumière fait que les perches favorisent la croissance axiale devant la croissance radiale résultant en un élancement important. Par ailleurs, un tiers des perches s’affaisse. Après ouverture, l’élancement des perches présente un risque biomécanique : 15 sur 36 perches libérées ont été cassées par le vent deux ans après l’éclaircie. Pour se stabiliser face au vent, la croissance axiale des perches est diminuée pendant quatre ans après l’éclaircie tandis que la croissance radiale augmente et atteint un plateau après deux ans probablement à cause des limitations liées à la taille et à l’accès aux ressources. Les perches ayant une inclinaison initiale supérieure à 6° se redressent après l’éclaircie. La conductivité hydraulique potentielle du cerne augmente et se stabilise elle aussi après deux ans. Les dynamiques de réponses sont donc clairement spécifiques du trait étudié. Par ailleurs, l’approche intégrative a permis de mettre en évidence l’importance de la taille des individus dans les mécanismes de réponses : tandis que les semis modifient et la croissance et les propriétés des tissus, les perches se reposent sur l’ajustement de leur géométrie.
Mots-clés : Fagus sylvatica, croissance, biomécanique, anatomie, ouverture de la canopée, bois.

Symposium Regulation Redox regulation: Historical background and future developments

Faculté des sciences, Amphitheater 8, Vandoeuvre-lès-Nancy, Université de Lorraine

March 29-31, 2017

Redox regulation referred to as post-translational modifications affecting protein cysteine residues is of great importance for many biological processes. A milestone was the discovery in the 70s that photosynthesis is regulated at several entry points by such modifications. However, over the last decade, it has become obvious in all organisms that additional cellular functions and signaling pathways are controlled by redox changes, some of these being relevant for human health or microbial development and virulence. This redox biology symposium is the third of a series initiated in 2013 in Kaiserslautern followed by a second edition in 2015 already in Nancy. This edition will deal with redox regulation in eukaryote and bacterial systems with emphasis on plants as it is organized in the honor of Pr Jean Pierre Jacquot, who has made pioneering discoveries in this field and will officially retire in 2017.