Revue forestière française

Nous avons le plaisir de vous informer de l’ouverture, ce 16 décembre, du nouveau site de la Revue forestière française sur la plateforme de revues de l’université de Bordeaux, OpenU.

Après plus d’un an de préparation en étroite collaboration avec l’équipe d’Open U, la Revue est disponible sur : https://revueforestierefrancaise.agroparistech.fr/ Cette nouvelle plateforme est une avancée majeure pour la Revue.

Les articles du numéro 1-2021 sont consultables en plein texte, en libre accès, sous licence Creative Commons (CC BY NC ND 4.0). Les prochains numéros 2021 seront mis en ligne selon ces mêmes modalités.

Les articles des numéros de l’année 2020 sont consultables en libre accès via les fichiers pdf, sous licence Creative Commons (CC BY NC ND 4.0).

Les articles des années 2015 à 2019 sont également en accès libre sur ce site.

La plateforme irevues de l’Inist fermant définitivement au 31 décembre, les articles publiés de 1949 à 2014 sont déposés et consultables en libre accès dans la collection dédiée sur Hal.

Cette nouvelle plateforme devrait augmenter la lisibilité de la Revue aussi bien sur le plan national qu’international et correspond tout à fait au développement de la politique de sciences ouvertes soutenue par les tutelles (libre accès aux contenus, publication sous modèle diamant). Nous espérons avec ce nouveau site conquérir de nouveaux lecteurs et de nouveaux auteurs.

François Lebourgeois

Rédacteur en chef RFF

Les 10 ans du LERMAB à Longwy

En 2010, l’Université de Lorraine décide de lancer une nouvelle activité de recherche en énergétique et éco-matériaux à Longwy, dans un emplacement frontalier, créant ainsi la 3ième antenne du Laboratoire LERMAB (après Nancy et Epinal).

Après 10 ans d’activité, une production scientifique soutenue s’est mise en place avec un fort investissement dans la formation doctorale. Ces activités ont été confortées par l’organisation d’une école thématique Master – Doctorat, couplées à deux séries de conférences internationales ICOME [1] en 2015 et EVF [2] en 2014.

Avec l’arrivée de l’antenne du LERMAB, le paysage “recherche” de l’IUT de Longwy a gagné une cohérence thématique qui fait de l’énergie un noyau central dynamisant la recherche et l’innovation. Les ambitions les plus simples sont souvent les plus partagées. Nous avions donc décidé de développer une activité  de recherche construite pour et avec l’environnement socio-économique du Pays Haut lorrain. Le thème “énergie et bâtiment durables” est un thème porteur où la rupture technologique est possible et donc les défis permanents. Nos projets innovants sur le Bois – de l’arbre à la calorie – développe des recherches sur la paroi intelligente, la ville de demain, la valorisation énergétique et la protection de l’environnement.

Au sein d’une ville frontalière comme Longwy, nous attachons une importance capitale à la mobilité. Une vingtaine de scientifiques et d’étudiants internationaux séjourne régulièrement dans notre laboratoire contribuant ainsi, d’une certaine manière, à compenser la légendaire fuite des cerveaux transfrontalière.

[1] ICOME Int. Conf. Materials and Energy

[2] Energy and City of the Futur

Pr M. El Ganaoui (mohammed.el-ganaoui@univ-lorraine.fr)

Pour une version longue, lire l’article dans FACTUEL

Meilleurs Voeux 2021 !!!

Bonjour à toutes et à tous,
Entre pandémie de Covid-19, confinements et couvre-feu, l’année 2020 a été très anxiogène et éprouvante. Dans un  contexte de regain annoncé de l’épidémie, 2021 débute malheureusement sous de mauvais augures. Dans ces circonstances inédites, l’expression du génie scientifique qui a permis la production d’un vaccin en quelques mois est particulièrement réconfortante et porteuse d’espoir.
Je vous souhaite une excellente année et échanges scientifiques fructueux au sein du LabEx ARBRE.
Je profite de ce message pour vous remercier de votre investissement dans les nombreuses activités de recherche, de formation et de médiation scientifique que vous développez au sein de notre consortium.
Bien cordialement – Francis Martin

Les journées scientifiques du GDR Sciences du Bois

Les Journées scientifiques du GDR Sciences du Bois prévues du 18 au 20 novembre prochains, vont se dérouler en format 100% virtuel. Un  programme adapté à cette situation est en ligne : https://bit.ly/3eWw7wP

Ces Journées combineront, comme chaque année, conférences invitées et présentation des posters en sessions plénières, susceptibles de couvrir l’ensemble des sciences du bois, et réunions de groupes de travail sur des thèmes plus focalisés.

La liste des posters est consultable au lien suivant : https://bit.ly/38GaAHE

La manifestation se déroulera essentiellement sur la plateforme Livestorm qui nécessite une inscription par demie journée. L’inscription est gratuite, ouverte à toutes et tous mais obligatoire pour pouvoir recevoir les liens de connexion. Pour vous inscrire rendez vous sur le site des journées par ce lien : https://bit.ly/36d47AS​.

N’hésitez pas à faire suivre l’annonce à vos collègues et réseaux.

Pour toute information: gdr-bois-2020@sciencesconf.org

Mois franco-chinois de l’environnement

A travers le parrainage de l’oeuvre SUN GATE #2 de l’artiste français Niko de la Faye, le LabEx ARBRE participe à la 7ème édition du mois franco-chinois de l’environnement du 17 octobre au 15 novembre 2020, organisé par l’Ambassade de France en Chine.

SUN GATE #2 est une sculpture inspirée par la culture traditionnelle chinoise, l’art contemporain et les biotechnologies. Inspiré par les cadrants solaires chinois, Niko de la Faye a créé une sculpture surprenante à base de mycélium du champignon xylophage, le Ganoderme luisant ou reishi.

Progrès en torréfaction de la biomasse

Depuis 2016, l’équipe WOOTHOC du LERMAB (Epinal, Université de Lorraine) collabore étroitement avec le laboratoire du Pr. Wei-Hsin CHEN de la “National Cheng Kung University” à Taïwan. Cette collaboration a été fortement soutenue par le Labex ARBRE au travers du financement d’une mission de longue durée (Prof. Wei-Hsin CHEN), du financement d’une thèse soutenue en 2019 (Dr. Bo-Jhih LIN) et d’une bourse de Master International (Yu-Ying LIN). Cette collaboration fructueuse a permis  :

– la publication d’un article synthèse dans la revue de prestige Progress in Energy and Combustion Science (Impact Factor 29) : W-H Chen, B-J Lin, Y-Y Lin, Y-S Chu, A Ubando, P Loke Show, O H Chyuan, J-S Chang, S-H Ho, A Culaba, A Pétrissans, M Pétrissans. Progress in biomass torrefaction: Principles, applications and challenges. Progress in Energy and Combustion Science, in press et

– l’obtention du prix ‘Applied Energy 2019 Highly Cited Research Paper Award’, pour une publication commune : Safar M., Lin B.-J., Chen W.-H., Langauer D., Chang J.-S., Raclavska H., Pétrissans A., Rousset P., Pétrissans M. (2019) Catalytic effects of potassium on biomass pyrolysis, combustion and torrefaction. Applied Energy 235.

La génomique éclaire l’histoire évolutive des champignons symbiotiques forestiers

Les champignons symbiotiques mycorhiziens jouent un rôle majeur dans les écosystèmes terrestres en facilitant l’acquisition de nutriments par les plantes. Mais comment ces champignons sont-ils devenus symbiotiques ? Grâce à l’analyse du génome de 135 espèces de champignons forestiers, la plus vaste à ce jour, un consortium international de chercheurs, coordonné par l’équipe de Francis Martin (UMR IaM, INRAE, LabEx ARBRE) et le Joint Genome Institute (Département de l’Energie américain) et impliquant l’Université de Lorraine et le CNRS, explique comment ces champignons sont passés d’organismes se nourrissant de matière en décomposition à des symbiotes alliés aux plantes au cours de l’évolution. Leurs résultats ont été publiés le 12 octobre 2020 dans Nature Communications.

Il existe plusieurs types de champignons définis par leur mode de nutrition : les pathogènes qui parasitent des organismes vivants pour se nourrir, les saprotrophes qui se nourrissent de matière organique en décomposition et les mycorhiziens qui sont en symbiose avec les plantes. La symbiose est une relation gagnant-gagnant pour la plante et le champignon. Le champignon facilite l’absorption par les plantes des éléments minéraux essentiels, comme l’azote et le phosphore, et les plantes apportent des sucres simples aux champignons associés et un environnement favorable à leur développement. Cette symbiose mutualiste aurait permis la colonisation des milieux terrestres par les plantes. Afin de comprendre comment sont apparus les traits symbiotiques chez les champignons forestiers, le consortium a comparé les fonctions codées par le génome de 135 espèces dont 62 espèces mycorhiziennes. L’originalité de cette nouvelle étude réside dans le séquençage et l’analyse de 29 nouveaux génomes d’espèces de champignons symbiotiques appartenant à des familles jouant un rôle clé dans les écosystèmes forestiers, telles que les Russules et les Chanterelles, très fréquents dans les forêts tempérées.

Leurs résultats montrent que les multiples transitions d’un mode de vie saprotrophe à symbiotique s’accompagnent de la perte des gènes codant les enzymes dégradant la paroi cellulaire végétale (par exemple les cellulases et les ligninases), de la réorientation de gènes présents chez des ancêtres saprotrophes pour remplir de nouvelles fonctions symbiotiques (par exemple des transporteurs membranaires de sucres ou d’acides aminés) et de l’apparition de nouveaux gènes impliqués dans la communication avec la plante. Ces mécanismes sont observés dans toutes les familles de champignons basidiomycètes et ascomycètes1 ectomycorhiziens2 (20 000 espèces) illustrant ainsi une remarquable convergence évolutive3 couvrant plus de 100 millions d’années d’histoire évolutive. Pour la première fois, les chercheurs ont également identifié quelques espèces de champignons « hybrides », encore capables de décomposer la matière organique, tout en établissant une symbiose avec les racines de leur plante-hôte. Chez ces champignons, les gènes codant les enzymes de dégradation de la paroi végétale sont encore présents, mais réprimés lors de la symbiose. Il pourrait bien s’agir des premiers pas vers la symbiose stricte.

Cette nouvelle étude accroît de façon considérable les ressources génomiques disponibles pour étudier les mécanismes qui régissent le développement et le fonctionnement des symbioses mycorhiziennes. Outre une meilleure compréhension de l’histoire évolutive des champignons forestiers, ces ressources sont désormais utilisées pour étudier le fonctionnement des communautés de champignons dans les écosystèmes forestiers soumis aux aléas des changements environnementaux.

[1] Les basidomycètes et les ascomycètes sont deux classes de champignons. Les basidomycètes désignent les espèces dont les spores se forment à l’extérieur de cellules spécialisées (entre autres la plupart des champignons à chapeaux). Les ascomycètes sont une classe réunissant les espèces de champignons dont les spores se forment dans des cellules spécialisées (les asques) comprenant notamment les morilles, les pézizes, les truffes, les levures…

[2] Les champignons ectomycorhiziens colonisent les racines des plantes avec lesquelles ils sont en symbiose et leur permettent d’avoir accès plus facilement à des minéraux.

[3] On parle de convergence évolutive lorsque plusieurs espèces différentes soumise aux même contraintes environnementales adoptent des réponses adaptatives similaires, ici la symbiose ectomycorhizienne.

 

Référence

Miyauchi, S., Kiss, E., Kuo, A. et al. Large-scale genome sequencing of mycorrhizal fungi provides insights into the early evolution of symbiotic traits. Nat Commun 11, 5125 (2020). https://doi.org/10.1038/s41467-020-18795-w

Une belle reconnaissance pour les actions du réseau Tous Chercheurs

Monsieur le député Dominique Potier a récemment déposé trois amendements dans le cadre de l’examen de la Loi de Programmation de la Recherche pour renforcer les liens Science-Société. Ces trois amendements ont été adoptés et sont clairement inspirés du dispositif Tous Chercheurs ” En réponse à la défiance des institutions de recherches et de régulation, il faut poursuivre l’effort d’association des citoyens à la définition des sujets d’investigation ainsi qu’aux pratiques de recherche, de l’expérimentation à la présentation des résultats. La philosophie propre à la pédagogie expérimentale du mouvement « Tous Chercheurs » porte à ce titre la promesse d’un nouveau paradigme, celui d’une science participative renouvelant le pacte civique de l’éducation populaire. 
 
Le Labex ARBRE est fier d’avoir soutenu la création de trois nouveaux laboratoires Tous Chercheurs en Lorraine depuis 2016, dont le laboratoire Tous Chercheurs de Nancy né en 2018. C’est dans ce laboratoire que des élèves et des citoyens sont régulièrement accueillis à l’occasion de stages de recherche ouverts au public, pour tenter de répondre avec les chercheurs à des questions de recherche nouvelles sur l’écologie des tiques et des maladies vectorisées par les tiques. Ces stages font partie intégrante du programme national de recherche participative CiTIQUE, initié par le Labex.
Cette mobilisation de citoyens-chercheurs au coeur même d’un projet de recherche d’envergure a inspiré l’alinéa 232 proposé par Monsieur le Député Potier, qui va être inséré au texte de loi : “Développer des projets de science citoyenne co-élaborés par des chercheurs et des publics d’horizons divers du type « Tous Chercheurs », associant des citoyens à la définition de sujets d’investigation et les confronter à la pratique de la recherche en laboratoire, de l’expérimentation jusqu’à la présentation des résultats ».
 

Un chercheur du LERMAB à l’honneur

Après avoir déjà obtenu le prix de thèse Etablissement dans le cadre de l’Ecole Doctorale SIMPPE (Science et Ingénierie des Molécules, des Produits, des Procédés et de l’Energie), Mahdi Mubarok s’est vu décerner par l’IAWS (International Academy of Wood Science) le prix de la meilleure thèse internationale dans le domaine des Sciences du Bois pour ses travaux sur la modification chimique du hêtre réalisés dans le cadre d’une collaboration entre l’Université de Lorraine et l’Université de Göttingen grâce à un financement du LABEX ARBRE sous la direction des Professeurs Holger MILITZ et Philippe GERARDIN. Visant à développer des méthodes de préservation du bois respectueuses de l’environnement, ses travaux ont permis de mettre au point des traitements non biocide permettant d’améliorer la durabilité du bois aussi bien vis-à-vis des champignons de pourriture que des termites. Venu en Lorraine dans le cadre d’un programme de double Master entre l’Université de Lorraine, Bogor University et AgroParisTech, La thèse de Mahdi a également été l’occasion pour le LERMAB de poursuivre ses collaborations avec l’Indonésie. L’ensemble des travaux réalisé a conduit à six publications dans des journaux à comité de lecture.

Séminaire LabEx : Anticiper les futurs des forêts – Sociologie des recherches forestières en France

Le 30 Septembre 2020 à 13h30, Antoine Dolez du Laboratoire SAGE ( Sociétés, Acteurs, Gouvernement en Europe, Université de Strasbourg) donnera un séminaire dans la salle de Conférences du Centre INRA GrandEst-Nancy, Champenoux.

Ce séminaire propose quelques réflexions sociologiques et historiques sur l’évolution et l’organisation des recherches forestières en France. Il s’appuie sur une enquête menée auprès de chercheurs et d’ingénieurs de l’INRAE et du CEFE qui modélisent les écosystèmes forestiers et anticipent leurs trajectoires futures. Le séminaire se concentre sur de deux résultats de cette recherche. Il est tout d’abord question de montrer autour de quels problèmes scientifiques les recherches forestières se structurent actuellement. Pour ce faire, je mobilise le concept d’ « agenda de recherche », et je distingue, ainsi, trois agendas des recherches forestières : l’agenda sylvicole, l’agenda écologique et l’agenda climatique. Puis, je détaille trois « visions des futurs des forêts » qui sont portées par les différents acteurs des recherches forestières. Ces « visions des futurs des forêts » concernent non seulement les rôles que les forêts peuvent jouer dans l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, mais aussi, et surtout, l’ensemble des technologies, savoirs et pratiques que les acteurs pensent nécessaires de développer pour préparer les forêts aux défis de demain.

Antoine Dolez est sociologue des sciences, ses travaux s’inscrivent dans le courant des Science and Technology Studies (STS). Il a réalisé sa thèse de sociologie au Laboratoire Ecosystèmes et Sociétés en Montagnes (LESSEM) de l’INRAE et au laboratoire PACTE (Grenoble). Il est chercheur associé au laboratoire SAGE (Strasbourg). Ses recherches concernent la sociologie et l’histoire des recherches forestières, l’informatisation de la nature, le monitoring environnemental, et l’étude des futurs environnementaux.