ClimaTruf

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Improving water management and effect of cultural techniques on soil truffle mycelium, truffle production and soil water balance: pilot experiences toward adaptation of truffle orchards to climate variations

Responsable scientifique : Claude Murat (UMR 1136 Interactions Arbres/Micro-organismes – IAM)

Partenaires Labex :
François Le Tacon (UMR 1136 Interactions Arbres/Micro-organismes – IAM)
Nathalie Bréda (UMR 1137 Ecophysiolgie et Ecologie Forestière – EEF)
Arnaud Legout (UR 1138 Biogéochimie des Écosystèmes Forestiers – BEF)

Collaboration :
Dominique Barry, ALCINA (private company)
Jean-Charles Savignac, Fédération Française des Trufficulteurs (FFT)

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Contexte — Les truffes sont des champignons ectomycorhiziens dont plusieurs espèces comme la truffe noire du Périgord (Tuber melanosporum) et la truffe de Bourgogne (T. aestivum) forment des fructifications hypogées ayant des qualités organoleptiques très appréciées. La trufficulture a connu à la fin du XIXème siècle et au début du XXème un “âge d’or” mais des circonstances sociales ou historiques (exode rural, conflits…) se sont traduites par une perte progressive du savoir et l’abandon, sans renouvellement, des espaces consacrés à la récolte des truffes. Aux truffières naturelles ou anciennes se sont ajoutés en 25 ans 15 à 20 000 ha de nouvelles plantations grâce au savoir faire développé à l’INRA dans les années 1970 conduisant à une stabilisation de la production. Dans les truffières, la production de fructifications (ou ascocarpes) est soumise à deux verrous : 1) l’initiation de la reproduction sexuée et 2) le développement de l’ascocarpe souterrain relié à l’arbre. Plusieurs facteurs biotiques et abiotiques peuvent influencer ces deux verrous. Parmi ceux-ci, le climat et surtout le déficit hydrique a été montré comme déterminant pour la production de truffes. Si les techniques culturales des trufficulteurs peuvent contrôler le déficit hydrique, nous manquons encore de standards pour une gestion raisonnée des truffières dans le contexte des changements globaux.

Objectifs —ClimaTruf est issu d’une demande de la filière trufficole pour une meilleure connaissance des effets du climat sur les truffes afin de fournir aux trufficulteurs des outils pour contrecarrer les effets négatifs du déficit hydrique. Le projet ClimaTruf a donc pour objectifs de modéliser les effets des changements globaux sur la production de truffes, de mettre au point des outils pour identifier et quantifier les truffes in situ et d’installer un ou plusieurs sites d’étude à long terme.

Démarche — Le projet ClimaTruf se divise en trois tâches :

  • Tâche 1 : Récolte de données de productions pour modéliser la production avec les conditions climatiques.
  • Tâche 2 : Mise au point d’outils pour identifier et quantifier les truffes et leur « mating type » in situ
  • Tâche 3 : Installation de sites d’études à long terme

Résultats marquants

  • En utilisant les données du Ministère de l’agriculture nous avons récupéré les statistiques de production de 1903 à 1988 dans les différents départements français.
  • Des trufficulteurs privés nous ont fourni des données de productions pour 10 sites producteurs de melanosproum et 5 sites de T. aestivum .
  • En lien avec ALCINA nous avons mis au point un protocole en utilisant la technologie qPCR avec des sondes Taqman pour les deux types de compatibilité (« mating types ») chez melanosporum. Ceci a conduit à la signature d’une licence d’exploitation de ce kit par ALCINA.
  • Dans la truffière de Rollainville (Vosges) des sondes d’humidité du sol ont été installées.
  • Sur le site de Rollainville et dans le Vaucluse nous avons commencé en Mars et Juin 2015 un suivi mensuel de la quantité de mycélium des deux « mating types » de melanosporum.

Principales conclusions

  • Nous confirmons que la production de truffes noires a été diminuée par 100 au cours du vingtième siècle. Toutefois, la production (kg/ha) n’était pas supérieure il y a 50 ans à ce qu’elle est maintenant ;  la baisse globale de production est donc principalement due à la diminution des superficies de truffières.
  • L’utilisation du kit de suivi des deux « mating types » dans le sol des truffières a montré que les deux types sont présents dans les sols de la truffière de Rollainville même dans les zones où un seul type est retrouvé au niveau du système racinaire. Le mycélium du sol peut donc jouer un rôle important dans la reproduction sexuée de melanosporum.
  • Le kit développé avec ALCINA va être commercialisé puisqu’une licence d’exploitation du brevet associé a été signée. Il s’agit d’un bon exemple de valorisation de données génomiques pour le monde socio-économique.

 

Perspectives

  • Finir les modélisations des données de production avec les données climatiques
  • Continuer le suivi mensuel des mycéliums des deux « mating types »
  • Développer les kits de diagnostic pour les autres espèces de truffes en concertation avec ALCINA
  • Les données et outils générés dans ClimaTruf sont à la base d’un projet INRA/FFT vient d’être soumis à FranceAgriMer.